mercredi 26 novembre 2014

Petit coup de gueule de la végétarienne - et amie des bêtes - que je suis.




Je suis végétarienne depuis que j'ai neuf ans. J'en ai vingt-trois aujourd'hui. Je suis passée par diverses phases de "tolérance", j'estime aujourd'hui être suffisamment tolérante envers les "carnivores". On m'a souvent posé des questions - et souvent en m'accordant un regard désapprobateur -, on a parfois voulu me forcer ou m'inciter à manger de la viande, mais on m'a rarement acceptée et comprise sans rien demande de plus. Pourtant de mon côté, je vous jure que ça m’écœure de voir de la viande dans les assiettes des autres, mais je me tais parce que je sais que certaines personnes ne veulent pas trop se poser de questions sur "ce" qu'ils sont en train d'avaler. 
Mais sachez que quand vous voyez un steak, je vois le bœuf. Quand vous voyez une cuisse, je vois la poule. Etc, etc. Par contre, j'ai encore plus de mal quand les gens se mettent à manger des viandes "inhabituelles", du genre zèbre/requin, ce genre de trucs. Aux gens qui disent "Oui mais c'est les règles de la chaîne alimentaire blablabla", vous m'excuserez mais le zèbre n'a jamais gambadé dans les plaines alsaciennes ou européennes, alors si vous voulez en avoir dans votre assiette et que votre raisonnement tienne la route, allez le bouffer en Afrique. Et allez vivre dans les cases africaines aussi, tant qu'à faire. Comment ça tu peux pas y a Ebola ? Ah ben j'suis sûre que ton zèbre il est soulagé d'avoir échappé à tout ça. 

Et puis il y a le sujet sensible. Les chevaux. Au restaurant, j'ai l'habitude de voir des gens commander des viandes x ou y, "basiques". Mais les gens qui me connaissent savent que s'ils veulent que je reste assise à table, il y a proscription sur la viande de cheval. Ca me rend malade d'imaginer que des gens n'ont aucun scrupule à manger - et donc à faire abattre - un animal aussi beau, aussi noble. C'est pas comme si on avait une surpopulation de chevaux sauvages en France - et quand bien même, il y aurait mille autres solutions pour réduire les débordements que l'abattage. 
Les chevaux entretiennent un rapport particulier avec les hommes, et inversement. Le cheval n'est pas un animal de compagnie, c'est un partenaire, un coéquipier. Où pensez-vous qu'ils vont chercher les chevaux qui se retrouvent ensuite dans vos assiettes, à côté de vos frites ultra-grasses ? Ce sont des papis qui viennent d'offrir vingt ans de bons et loyaux services à un centre équestre, ce sont eux qui ont fait le bonheur de vos enfants, de vos nièces et neveux, de vos cousins. Un jour, leur âge avancé les amènera à la porte. Et en guise de remerciements (parce qu'il ne faudrait pas manquer une occasion de se faire encore un peu de fric sur le dos de ces bonnes bêtes), ils finiront parqués dans le couloir de la mort d'un abattoir. Et j'ai lu cet article (le lien qui est en haut). C'est en anglais et ça concerne le Canada, certes, mais ça m'a fait pleurer. Tout comme ça me fait pleurer d'écrire ces lignes. 
Des chevaux, j'en ai aimés dans ma vie. Je ne sais pas ce que tous sont devenus, alors que certains profitent de l'herbe verte des prés, d'autres ont quitté le club que je fréquente dans le plus grand silence.

Alors même si je me tais souvent, je ne comprends toujours pas. J'aime les animaux peut-être davantage que je n'aime les humains, peut-être que c'est moi qui ne suis pas vraiment normale. Mais les gens qui croient aujourd'hui encore que "peut-être un jour" je remangerai de la viande, vous vous trompez lourdement. J'ai tenu quatorze ans, et si vous voulez mon avis, avec tous les scandales qu'il y a actuellement, ça ne peut qu'empirer. Je me pose des questions sur l'utilité des laitages (après tout, l'Homme est la seule espèce à continuer de boire du lait après la fin de sa croissance, et aussi la seule à se nourrir de lait d'autres espèces), sur la provenance des œufs, et je surveille encore et toujours toutes les étiquettes. Je ne pense pas qu'un jour je finisse "vegan", donc que je supprime totalement tous les produits d'origine animale de mon alimentation. Non pas que je ne trouve pas ça bien ou quoi, au contraire je suis assez admirative, mais déjà parce que j'ai peur que ça ne fasse empirer mes carences, et aussi parce qu'il y a certains aliments dont je ne pourrais/voudrais simplement pas me passer. 

Je n'ai jamais voulu forcer ou inciter qui que ce soit à devenir végétarien. Quand certaines (rares) personnes venaient me demander des conseils pour trouver des substituts, des idées repas sans viande, j'étais toujours ravie d'aider, mais j'estime que chacun est libre de décider de son mode de vie. Si les "carnivores" pouvaient donc un peu plus respecter mon choix ce serait bienvenu, mais que voulez-vous. 
J'estime avoir fait un bon choix, malgré mon jeune âge. Ou en tout cas, c'était un choix qui me correspondait, et j'en suis fière aujourd'hui. Ça a pas du être facile pour mes parents au début, mais ils m'ont laissée faire, et je pense que beaucoup de parents devraient prendre exemple là-dessus. Ce n'était pas un caprice de gamine, mes raisons étaient déjà les mêmes à l'époque qu'aujourd'hui.
Et même si je ne veux pas vous transformer en mangeurs de gazon, j'espère juste que cet article vous aura un minimum touché. Que demain, vous réfléchirez à deux fois quand vous serez devant le rayon boucherie. Je vis très bien sans viande, tout le monde pourrait en faire autant, alors réduire votre consommation ne peut être que bénéfique pour vous, votre santé, et pour les animaux. 


Par principe, je ne mets pas de photo sur cet article. J'aurais été tentée de mettre des photos de chevaux pour illustrer et pour "marquer", mais je refuse que des chevaux auxquels je tiens soient associés à un tel discours blindé de mots comme "viande" et "massacre".  

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