jeudi 20 septembre 2012

Génération Harry Potter.


Vous avez suivi ou p'tet pas, certains d'entre vous le savent, d'autres non & d'autres ne retiennent pas, mais je viens d'entamer ma première année de Master transfrontalier des Métiers de l'Edition. Donc forcément, en cours, on parle de livres, de nos affinités littéraires & tout ça. Puis aujourd'hui, en plein atelier de rédaction/communication, une évidence m'a frappée, de plein fouet. On faisait un tour de table, chaque élève se présentant à tour de rôle, & on en est arrivés à parler d'Harry Potter. C'est là que je me suis souvenue. On m'avait offert le troisième tome d'Harry Potter quand j'avais neuf ou dix ans, pour mon anniversaire ou pour Noël, peu importe : j'avais gentiment rangé le livre sur mon étagère, ça ne m'attirait pas plus que ça, je préférais lire des autres romans, BD & compagnie en attendant. Mais le jour où j'avais dévoré l'intégralité de ma bibliothèque, A L'EXCEPTION de ce foutu Harry Pot-d'fleur, Crotteur, Posteur, enfin le truc là, j'ai fini par l'attraper & me décider à l'ouvrir. A la fin du premier chapitre, je n'accroche pas. J'comprends pas, on me parle de personnages que je ne connais pas, & c'est qui Vous-Savez-Qui ? J'sais pas moi. Bref, j'laisse tomber le Pot-d'fleur. Mais ça ne dure qu'un temps, je ne renonçais déjà jamais à cet âge là, & pas deux jours ne s'étaient écoulés avant que je ne me remette à la tâche. Pour ne plus lâcher le livre cette fois-ci, jusqu'au dernier mot, & je lisais en cachette, sous ma couette, alors que tout le monde croyait que je dormais. Je ne pouvais plus m'arrêter : Harry, Ron, Hermione, Sirius Black, Buck l'hippogriffe, ils m'avaient tous captivée. & quand j'ai refermé le livre après l'avoir entièrement dévoré, il me fallait les deux tomes précédents. Je devais savoir ce qui s'était passé avant. Puis le quatrième tome. & puis.. pas de suite. Le cinquième livre était encore en cours d'écriture. Mais j'pouvais pas attendre, c'était pas possible. Alors j'ai pris ma plume, un tas de feuilles blanches, & j'ai commencé à écrire. A écrire ma propre suite des aventures d'Harry Potter, à écrire mon propre cinquième tome. Des bribes me reviennent encore : Harry se découvrait une sœur cachée, & il y avait des trahisons, & des disparitions, blablabla.. C'était quand ça, en 2002, 2003 ? J'avais commencé quand j'étais encore au CM2, je sais pas si vous vous rendez un peu compte. Puis j'ai continué, j'ai rien lâché, & je n'ai jamais pu mettre le point final mais ces centaines de pages sont encore dans ma chambre, dans une pochette, bien rangées & conservées précieusement. Peut-être que je les relirai, peut-être pas. Qui sait, peut-être que je réécrirai cette suite, la réadaptant pour qu'elle puisse constituer un huitième tome ? (que j'enverrai à JK Rowling & qu'elle adorera & s'empressera d'en exiger l'adaptation cinématographique, oui oui évidemment) Mais le cinquième tome - l'officiel - a fini par sortir, en anglais d'abord. Anglais ou pas, le jour de sa sortie, je suis allée le chercher & le lire. J'étais en sixième, ma prof d'anglais était devenue blanche comme un linge quand je lui avais ramené le livre en cours, lisant un extrait devant la classe avant d'expliquer que je ne pouvais pas attendre la sortie de la version française. Fallait que je sache. Puis ça a continué. Les romans qui ont suivi, je les ai cherchés à la librairie à minuit, jour de leur sortie, opération commerciale symbolique qui attirait les fans de la première heure à venir chercher le précieux livre, accompagné d'une tasse de café & d'un morceau de chinois aux pépites de chocolat. Ah ben oui, ça je l'ai retenu aussi. & puis ça a continué. Les versions anglaises d'abord, puis les françaises à minuit, & puis les allemandes tant qu'à faire. 

Vous voyez ça comme vous voulez, mais j'pense que si je n'avais pas été tellement dingo d'Harry, je n'aurais jamais lu un pavé de 600 pages en anglais, en sixième. & peut-être que c'est ça qui, quelques années plus tard, m'a poussée à me diriger vers une licence en langues étrangères. & je suis encore plus sûre que les romans de JK Rowling, en me passionnant autant, m'ont ouvert les yeux sur des tas de mondes, donné envie de faire des tas de trucs pour les livres, dans les livres. C'est un peu Harry qui m'a emmenée dans ce Master Edition, si on veut. Après m'avoir emmenée dans les langues. La vie est faite de hasards, de coïncidences, de causes & de conséquences. Je fais partie de cette génération Harry Potter, celle de ce sorcier qui a déclenché des passions. Peut-être que j'ai raison, peut-être que le hasard n'est qu'un hasard & que je me serais retrouvée là de toute façon, ou peut-être que j'aurais fini ignare & analphabète sans Harry Potter (ouais, j'exagère un peu ok). Mais je sais que l'apprenti sorcier a joué un sacré rôle dans mes choix, m'aidant à développer certaines compétences, certaines envies. J'ai grandi avec lui, forcément il aura toujours son importance, quelque part. Alors pour conclure, j'dirais juste MERCI HARRY. Si tu pouvais juste encore m'apporter le même compte en banque que ta créatrice, ce serait franchement sympa.      

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