vendredi 20 avril 2012

Artefacts 4/20

Il est plus de 2:30 du matin, je viens de rentrer chez moi, ma tête bourdonne & menace d'exploser d'une minute à l'autre MAIS je me sentais obligée de mettre le festival des Artés "à plat" tant que c'est encore tout frais dans ma tête (enfin, frais n'est peut-être pas l'adjectif qui caractérise le mieux mon état actuel cela dit). Je n'arrive pas à aligner trois mots correctement, mes doigts glissent des touches du clavier, mais il fauuut que j'écrive une mini-review au moins, j'étofferai demain, mais si j'le fais pas maintenant j'arriverai pas à dormir.

(Je passe les détails de l'arrivée, de l'entrée dans la salle & tout, on s'en tape non? Sachez juste que je suis avec Emma, & qu'on est devant. Genre tout devant. Genre barrière quoi.)

We The Kings. Quatre types arrivent sur scène, se mettent en place, & faut dire que je fais même pas trop attention : dans ma tête, le "gros" du spectacle arrive à la fin, autrement dit c'est pas pour tout de suite les cris, pogos, bousculades & tout ce qui va avec. Mais dès les premières secondes, je sais que j'ai porté un jugement trop rapide, les mecs ont débarqué sur scène depuis moins d'une minute que je sais déjà que ça va être du lourd. & en résumé : WOW. J'arrive pas trop à définir leur genre, c'est clairement rock mais y a des nuances de pop, de punk, ça fait bouger, c'est le genre de musique qui te met de bonne humeur. Ils ont un charisme incroyable, surtout le chanteur à la crinière rousse faut dire. Qui a une certaine ressemblance avec Shaun White, sans doute à cause de la tignasse hein. Il joue avec le public, lance des petites vannes qui font rire l'assemblée, il s'amuse, se donne à fond, il y a une vraie complicité entre lui/eux & nous, dans la fosse. Y a pas à dire : j'adore. Du début à la fin, We The Kings restera mon coup de coeur de la soirée (au niveau des artistes que je ne connaissais pas avant). Je suis même déçue quand ils partent : y a pas moyen de les rappeler non ? Y a intérêt à ce qu'ils ramènent leurs jolies fesses rapidement sur Strasbourg de nouveau !


Stuck in the Sound. Après le premier groupe, forcément, je suis remontée à bloc, prête à faire la fête & à bondir dans tous les sens (ça fait un peu tigresse ça nan?). Du coup, quand Stuck arrivent sur scène, avant que je ne fasse attention à leurs têtes, j'attends un bon coup de poing semblable à We The Kings, surtout que j'ai déjà entendu parler du groupe à plusieurs reprises. Mais là, grosse déception. Les intros des chansons sont énergiques, certes, mais répéter le même riff pendant les trois minutes de la chanson, euh, faut innover les mecs. Le public s'endort d'un coup, personne ne bouge, même moi qui suis d'habitude la première à supporter les pauvres-petits-artistes-pas-connus-pour-qui-c'est-pas-facile, pour le coup je prends même pas la peine de les applaudir. C'est pas comme si eux avaient pris la peine de trouver une rythmique qui tient la route à leurs chansons. En plus, je sais pas si c'était dû à un problème technique ou un problème de puissance vocale, mais les paroles marmonnées par le chanteur étaient totalement incompréhensibles, du coup ça aide pas à s'intéresser quand tu comprends pas de quoi il parle dans ses chansons. Evidemment, il n'y a qu'une seule nana dans tout le Zénith qui braille à tue-tête, & il a fallu qu'elle soit juste derrière moi. Soit. Puis à force de les observer, je me rends compte que le groupe en face de moi ressemble à un groupe de lycéens sortis de leur garage depuis une semaine : mous, centrés sur eux-mêmes, statiques, coincés. & le chanteur garde sa capuche sur la tête tout le long du concert, ou presque : signe de rébellion ? C'est ce qu'on voit souvent dans les collèges en effet. Cela dit, j'admets que ce sont de bons musiciens (à part le chanteur, lui je n'admettrai pas ça, parce qu'à part se prendre pour Monsieur-jesuistropHype il a pas fait grand chose). Dommage qu'ils ne se dévergondent pas un peu plus.





Pony Pony Run Run. Je n'ai pas grand chose à dire sur leur prestation, c'était grosso modo ce à quoi je m'attendais. J'aime bien la musique, c'est pas désagréable à écouter, les musiciens sont bons, le chanteur est assez communicatif, ça va, c'est cool. C'est juste pas trop le genre de groupe que j'irai voir de mon plein gré à un concert privé, mais faut dire que c'était pas mal. Surtout les deux dernières chansons, "Hey you" & "Walking on a line", qui ont réveillé un peu le public. 





Simple Plan. Grosse claque. On ne m'avait jamais dit que c'était aussi puissant en live, mais pfouah, ça déchire. J'ai replongé dans mes années collège/début lycée, avec l'un de mes nombreux ex-fantasmes sous les yeux, je cite : David Desrosiers, aka Dadou. Lui & Pierre Bouvier (le chanteur) font le gros du spectacle, ça saute, ça chante, ça fait des grimaces & des saluts au public... Ils sont vraiment proches de nous, & ça je ne m'y attendais absolument pas. J'imaginais le groupe de rock qui a son show sur mesure, les moindres petites mimiques prévues à l'avance, froid, sans interaction avec le public en face d'eux.. Mais pas du tout. Ils sont spontanés, vrais, drôles, attachants, beaux (ça compte aussi), ils ont mis une ambiance de malade & discuté tout le long du concert en français, avec un accent québécois trop adorable (ok, j'ai craqué). "Vous avez hâte que l'été arrive & que les meufs se baladent en mini-shorts?", quelle vulgarité non mais. Franchement, s'ils retournent dans le coin je fonce ! C'était énorme, énorme. David a sauté dans le public, genre.. à côté de moi. Sur moi, contre moi. J'ai d'ailleurs été tellement poussée dans tous les sens que j'étais vraiment collée à lui.. & ça fait bizarre de toucher un mec que tu vois depuis tellement d'années sur des posters ou dans des clips à la télé, sérieux. Ils sont géniaux, ils sont énormes, j'ai tellement de choses à raconter que je pourrais y passer la nuit. Ils nous font un p'tit mix "Move Like Jagger / Dynamite / I'm sexy & I know it", AH, trop fort ! Puis leurs vieilles chansons, celles que j'écoutais encore au collège (I'm Just a Kid, Shut Up, Perfect...), ça me rappelle pleiiiin de bons souvenirs d'une certaine période que j'aimerais parfois pouvoir effacer hahaha (mais non, je rigole). Ils sont énormes, ils débordent d'énergie & ça rend le public complétement électrique. Y a une bonne ambiance, Pierre nous fait sortir les briquets, je me retourne pour voir un Zénith plein qui agite briquet ou téléphone portable allumé. Petite séquence émotion haha. C'était un show trop bien, avec des types trop attachants, ça fait du bien de voir que certains artistes peuvent rester humains après tellement d'années de succès.  

Birdy Nam Nam. On lâche notre barrière & premier rang, le spectacle n'est de toute façon pas le même avec des DJs qu'avec un groupe de rock. Puis il est presque 22 heures, ça fait sept heures qu'on est debout dans cette fosse, sans bouger, faut qu'on se dégourdisse les jambes. Quand on revient dans la salle, le groupe a déjà entamé son set sur scène, & le public est déjà à fond. On se mêle à la foule & on se met dans l'ambiance : là encore, trop top. "Goin' in" arrive vite, c'est une de mes préférées, & j'adore. C'est du lourd, du bon son, un peu bourrin parfois mais méga-kiffant. On danse, comme tout le monde, & quand on regarde autour de nous on a un peu l'impression d'être sur un dancefloor géant haha. Ils terminent avec la bombe "The Parachute Ending", tout le public est euphorique, & à ma grande surprise (j'avoue), la salle est encore pleine.

Skrillex. Alors que certains du groupe ont abandonné l'idée & sont allés se ranger sagement dans les gradins, les têtes brûlées que nous sommes insistons pour nous frayer un chemin dans la fosse. On est pas trop mal placés, & après un moment passé à discuter tranquillement, les lumières s'éteignent, l'écran au fond de la scène s'illumine & un décompte apparaît : 4:59:59. Tout le monde commence à se relever, à chercher à avancer, on est un peu plus serrés déjà. Derrière nous il y a une nana qui piaille : "Ouais mais t'façon Skrillex ça va être puissant, on va faire des pogos wesh qu'est'u crois là". Juste histoire de voir à quoi "elle" ressemble, je tourne la tête.. & me retrouve face à trois gamins de 15 ans maxi. Euh, ils se sont perdus ? Je meurs d'envie de leur dire qu'ils se sont trompés de salle, que Justin Bieber n'est pas ici, mais j'me retiens. Ca doit être les relents de marijuana qui émanent d'un peu partout dans la salle qui me font dire des bêtises. On arrive au décompte final sur l'écran : 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, ZERO, Bangarang, il est minuit, Skrillex aka Sonny Moore aka encore-un-ex-fantasme-lycéen fait son apparition sous un nuage de fumée, le public surexcité se met à crier & sauter dans tous les sens dès les premières notes. J'ai encore mon appareil photo en main, mais plus moyen de bouger, de faire quoi que ce soit. Je suis ballotée d'avant en arrière, de gauche à droite, ça trébuche, ça pousse, ça tire, ça cogne, bon, ok, du bon gros pogo méchant-vilain-pasbeau. Je perds les autres de vue, j'essaye de me rattraper vite fait, & quelques minutes plus tard les autres me rattrapent & m'agrippent par le bras : "On en peut plus, on monte dans les gradins". Euh, non ? A contre-coeur, je les suis sur quelques mètres histoire de pas me perdre toute seule.. avant de m'arrêter une fois qu'ils m'ont un peu distancée : y a pas moyen, je reste ici moi. Je sais où on a rendez-vous après le concert, je les rejoindrai après. J'suis trop bien là dans la fosse, avec la bombe skrillexienne, ça déchire, je suis plus qu'en adoration, malgré mes bleus/courbatures partout, mes jambes sont en compote après plus de neuf heures dans la fosse, j'ai un mal de crâne horrible (& c'est pas la musique électronique de Monsieur qui va arranger les choses). Je me mets un peu à l'écart de la foule mais je suis encore bien dans l'ambiance, & bien décidée à profiter, je crois que je le reverrai pas de si tôt, & ça fait tellement longtemps que j'attends ça (cf. années lycée, From First To Last & compagnie). Puis seule ou pas, ça revient au même, tout l'monde est dans la même ambiance de folie, Skrillex assure, il met le feu comme diraient certains. J'déconseille quand même son show aux épileptiques, franchement, laissez tomber. J'me rappelle pas ni de l'ordre des musiques, ni de toutes celles qu'il a faites hier soir, dans le lot y avait Syndicate, Scary Monsters & Nice Sprites, First of the Year/Equinox (évidemment), Summit, Rock'n'Roll, True Gangsters, Voltage. Du bon quoi. Ca plaît à tout le monde autour de moi. J'me demande ce que sont devenus les gamins du début du set n'empêche. A un moment, je tourne la tête & voit une petite file de gens passer juste derrière moi, le dernier étant un mec à la crinière rousse.. Euh, crinière rousse, pourquoi est-ce que ça me dit quelque chose ? Effectivement, je les suis & c'est effectivement Travis, le chanteur de We The Kings, qui se mêle à la foule, appareil photo à la main braqué sur la scène & le show de Skrillex. Il ralentit à hauteur de l'entrée des backstages, je le rattrape & m'approche de lui, il éteint son appareil & se tourne vers moi, grand sourire : "Can I take a picture with you? -Of course!", & il me prend contre lui, je prends ma photo puis il se tourne vers moi & me serre dans ses bras, mode gros-câlin-de-copains, me sourit encore, me remercie, je le remercie, & il rejoint les autres en backstage. Euuuh, ok trop fort, cette soirée est fantastique. Skrillex s'étire & remplit son contrat : il termine à 01h30, descend de scène pour courir le long du first raw & là, LA, je le vois qui arrive de notre côté, alors en deux-deux me voilà contre la barrière, & Skrillex qui me touche la main, sa clope à la bouche, & j'me dis que je peux mourir tranquille, c'est bon. (Enfin presque). Les mecs de la sécurité ont l'air un peu pris au dépourvu, en mode "C'est qui ce nain aux cheveux chelous qui se croit chez lui là ?". Je suis euphorique, Skrillex repart & moi je sors de la salle, les yeux qui brillent (& pas à cause de la weed que j'inhale involontairement depuis toute la soirée hein), je rejoins les autres mais je sais qu'il faut que je me bouge : pas de Foreign Beggars pour moi, j'aurais bien aimé parce que j'adore ce groupe, mais j'me fais une raison & me dis qu'un week-end très chargé m'attend. Puis j'avoue que franchement, deux heures de plus dans une fosse j'aurais pas tenu. Tant pis pour les Londoniens.

Après près de 10h30 passées dans une fosse, à me faire tirailler dans tous les sens, sous une odeur persistante de fumée & d'alcool, pendant lesquelles j'ai fait subir je-ne-sais combien de décibels à mes pauvres tympans, je peux vous assurer que ça, CA, ce show là, il fallait y être. J'avoue avoir hésité, puis m'être décidée plus pour Skrillex que pour les autres au final, mais ça valait vraiment le coup. Je ne regrette absolument pas d'avoir mis une soirée révisions entre parenthèses, surtout qu'à un moment, pendant le set de Skrillex justement, j'ai regardé autour de moi & j'me suis dit "Je sais déjà qui sont Michel Rocard & Soumaïla Cissé, donc je n'aurais rien pu apprendre de plus ce soir". Soit.
  
  Picture of Travis & me. 
After such a day/evening/night I think we're still quite good-looking (or almost..)
You & the band  were amazing, PLEASE come back to Strasbourg!!

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